"Un homme ne vaut que par ses enthousiasmes et ne dure, l'âge venant, que par ses renoncements", R. Debray, sur France-culture.
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yannickmarion
28 déc. 2020
Ce n’ Est pas la classe ouvrière qui a inventé la carte à puces c’est Mr.Moreno. Ce n’ Est pas la classe ouvrière qui a inventé l’ARN message...c’est l’armee qui a inauguré internet...et caetera FABRICE vas se fâcher si ont ne considère pas l’immense importance des élites scientifiques.helas les hommes ont un besoin de simplification (et même nonobstant leur panurgisme il ont besoin d’un bouc ..émissaire)à la gloire d’un Chee Guevarra ( qui était une crapule criminelle )se développe en France un enracinement dans des idéologies d’importation , l’islam, la gauche écologiste avec des confiscations citoyennes de propriété privée ou pire les black bloc.comme le dit Etty c’est idéologie justifie la violence :il est la notre malheur présent et à venir.
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jeanlucgraff
28 déc. 2020
Sauf que la philosophie des Lumières est née au sein de l'Ancien Régime et n'aspirait pas à la Révolution. Celle-ci nous a façonné Robespierre et Napoléon, mais n'a produit aucune idée nouvelle.
Cette philosophie visait à l'émancipation de l'homme et à le sortir de son "état de minorité" (Kant), on ne peut toutefois pas dire que les colons européens l'ait apportée avec eux en allant sur le continent américain. Cela s'était traduit par un génocide (certes, les Indiens étaient des sauvages, selon la doxa de l'époque) et les Noirs qui furent mis en esclavage étaient considérés de la même manière.
Mais l'Occident s'est par la suite civilisé au point d'en rejeter son identité religieuse. Pas complètement du reste, puisque, du christianisme, il en a gardé le pire: la culpabilité. Les milieux dits progressistes, aux USA et maintenant en Europe, se vautrent dans une repentance abjecte, s'accusant de crimes commis il y a plusieurs générations de cela. Il ne faut pas s'étonner de la concurrence victimaire qui a suivi. Ces "racisés" et autres "stigmatisés" ne se rendent pourtant pas compte qu'ils sont les idiots utiles d'un système qui se débarrassera d'eux dès qu'il n'en aura plus besoin.
Car le néo-libéralisme repose sur un darwinisme social qui vise à écraser ceux qui ne sont rien (voir les analyses de Barbara Stiegler). Encore que le terme darwinisme ne soit pas vraiment approprié car la compétition n'exclut pas la coopération. Que l'homme soit un loup pour l'homme, certes oui, mais au sein d'une meute, les loups coopèrent et savent élaborer des stratégies de chasse. A l'heure actuelle, nous assistons à une véritable guerre contre les "gueux". Par virus interposé, on les déshumanise (distanciation dite sociale), on les domestique (confinement) et on les crétinise par médias interposés, en attendant de les marquer comme des bêtes par un passeport vaccinal. Le tout au nom d'une pandémie la moins meurtrière de l'histoire de l'humanité et que l'on sait du reste soigner.
Les élites du XXIe siècle en Occident ont sombré dans la folie et veulent voir de la conspiration partout, comme les nazis qui voyaient de la conspiration juive partout. Revenons au XIXe, l'analyse marxiste, in fine, garde sa pertinence comme le démontre son application en Chine et sa volonté de créer la "société de moyenne aisance", qui n'exclurait personne. Sont-ils conspirationnistes? Peut-être au sens où Marx lui-même l'avait défini:
« Si la classe ouvrière conspire (elle qui forme la grande masse de toute nation, elle qui produit toute richesse, et au nom de qui les puissances usurpatrices prétendent régner), elle conspire publiquement, tel le soleil qui conspire contre les ténèbres, avec la pleine conscience qu'en dehors d'elle-même il n'existe pas de pouvoir légitime ».
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jb.jost
24 déc. 2020
Il serait intéressant de savoir de quelle pièce du répertoire classique cette splendide tirade sur la Rome antique est tirée.
La citation de Simone Weil est en effet éclairante.
L' idéal Européen incarnant parfaitement cette aspiration à la transcendance. Il dérive en droite en droite ligne de la philosophie des Lumière, épisode historique européen par excellence, y compris dans sa composante nord américaine, portée par des colons du vieux continent.
Ce mouvement a défendu avant tout l'émancipation du sujet humain, tout en se préoccupant d'égalité et de concorde entre les peuples. Il est a l’origine du Libéralisme (sans le préfixe néo), ce qui revient à placer la liberté au pinacle. Ceci ne peut que froisser les adeptes de la tyrannie et d'un retour à un régime de privilèges et de castes à l'instar de celui de l’Ancien Régime. La fixation matérialiste et obsessionnelle sur les performances économiques, se trouve être, en outre, diamétralement opposée à toute forme d'élévation spirituelle.
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yannickmarion
24 déc. 2020
Excellent,surtout le rappel de S.weill. .j’ai des droits répète t il tous en cœur.ils oublient leur devoir..d’humanite .je ne suis pas parfait mais je me soigne !
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jeanlucgraff
24 déc. 2020
Ah, Rome...
"Rome, l'unique objet de mon ressentiment !
Rome, à qui vient ton bras d'immoler mon amant !
Rome, qui t'a vu naître, et que ton cœur adore !
Rome enfin que je hais parce qu'elle t'honore !
Puissent tous ses voisins ensemble conjurés
Saper ses fondements encor mal assurés !
Et si ce n'est assez de toute l'Italie,
Que l'Orient contre elle à l'Occident s'allie ;
Que cent peuples unis des bouts de l'univers
Passent pour la détruire et les mots et les mers !
Qu'elle-même sur soi renverse ses murailles,
Et de ses propres mains déchire ses entrailles ;
Que le courroux du ciel allumé par mes vœux
Fasse pleuvoir sur elle un déluge de feux !
Puissé-je de mes yeux y voir tomber ce foudre,
Voir ses maisons en cendre, et tes lauriers en poudre,
Voir le dernier Romain à son dernier soupir,
Moi seule en être cause, et mourir de plaisir !"
D'aucuns disent que toutes les tentatives unificatrices en Europe avaient eu la nostalgie de l'empire romain. Mais tout a échoué, le St Empire Romain germanique, Louis XIV, Napoléon, l'universalisme français sans compter tout le reste. La seule unification qui eut été pertinente fut celle qui aurait pu être opérée sous l'égide du gaullisme, mais la geste gaullienne n'a pu poursuivre ce que Clovis, 15 siècle plus tôt, avait entrepris. Mais alors, le christianisme s'installait et le gaullisme est venu au moment où le continent se déchristianisait à vive allure. Les lumières de Rome, la ville éternelle, s'éteignirent définitivement.
Une civilisation sans idée de transcendance devient un conglomérat sans enracinement car la notion de devoir disparaît (cf Simone Weil, la philosophe).
Déboussolée, l'Europe désormais orpheline, s'est voulue ensuite post-historique, pensant qu'en n'étant plus rien, elle sauverait le monde en le faisant sortir de l'Histoire. La tâche était trop dure, n'est pas Jeanne d'Arc qui veut, il était finalement plus facile de faire acte d'allégeance aux USA et Washington a remplacé Rome. Le lucre et la cupidité deviennent progressivement les nouveaux totems de ses "élites" alors que partout la misère progresse. Cependant que la civilisation et la culture de l'Europe meurent sous nos yeux, engloutis par les nouveaux censeurs US, promoteurs de tabous aussi absurdes que ceux de l'Inquisition (genre, racialisme, décolonialisme, intersectionnalité, hystérie féministe, etc...).
Quoiqu'il y a parfois de croustillants revirements. Je reste persuadé que le trublion Trump n'a pas dit son dernier mot...
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jb.jost
23 déc. 2020
Les impérialismes se suivent à travers les âges et la géographie, mais ils conservent néanmoins des caractéristiques invariantes: pensons au rôle structurant des routes dans l' Empire Romain.
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jeanlucgraff
23 déc. 2020
Certes, mais il n'y pas de démocratie sans peuple souverain. Ce que les néo-libéraux veulent faire disparaître car cela serait, selon eux, une entrave au libre-échange. Or, une frontière n'est pas ce qui divise, mais constitue ce qui protège.
C'est ce qu'ont très bien compris les stratèges de la "Route de la Soie", pour qui il n'est pas question de nier le concept d'indépendance nationale. On peut critiquer cette initiative, mais c'est la seule qui, à l'heure actuelle, est, à terme, en capacité de venir à bout de l'Occident et de son méprisable impérialisme.
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jb.jost
22 déc. 2020
Il convient de se poser la question : qui peuvent bien être les oppresseurs et les tyrans ?
A la manière dont Foucault définit le pouvoir comme protéiforme et résultant d'interactions multiples, la réponse n'est certainement pas univoque.
De plus, avant de rejeter systématiquement la responsabilité sur l'autre, il serait souhaitable de s'interroger d'abord sur notre propre rôle.
C'est là que git la force de la démocratie, la vérité et la liberté ne sont pas la propriété d''un camp ou d'un parti, considérés comme les seuls représentants du bien, mais au contraire elles émergent de la confrontation et du polemos.
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yannickmarion
22 déc. 2020
Ah c’es Intéressant mais toujours aussi abscons
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jeanlucgraff
22 déc. 2020
Ne pas répéter les mantras à la mode dans certains milieux serait être la victime de pensées mauvaises, de colères refoulées, d'humeurs noires, de ressentiments, voire de déséquilibre mental. Pourquoi pas, les élites de la défunte URSS résonnaient ainsi.
On oppose souvent la théorie du "choc des civilisations" à celle de "la fin de l'Histoire". Or, quelle est la réalité? Au XIVe siècle, vécut en Méditerranée orientale, Ibn Khaldoun, considéré comme étant le premier sociologue dans l'histoire de la pensée. Que constate-t-il?
"Dans la nature innée des hommes se trouve le penchant vers la tyrannie et l'oppression mutuelle." Les choses ont-elles changé depuis? Certes non. Il s'agit donc, en toutes circonstances, d'être réaliste et de ne pas s'adonner à des rêveries nombrilistes. Face à cet état de conflit permanant, peut-on rester indifférent? Sachant que l'on ne sortira jamais de la conflictualité inhérente à la nature humaine.
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yannickmarion
22 déc. 2020
En réponse à
Ne pas faire ce serait être...ceci cela .cela me semble contradictoire...bref on peut pas combattre faute de clarté. Je vais donc donner des « coup d’epee dans l’eau « (humour) .Aristote disait : a la base ,il y a le combat .certain combattent pour créer des murs d’autre Des ponts.j’ai même entendu dire un beau paradoxe (les philosophes sont des spécialistes en la matière) : les frontieres sont là pour mieux nous réunir.ou encore un autres : une frontière c’est fait pour être franchie. Réflexion incitant à refléchir (est ce un pleonasme (répétition malencontreuse ))?bon passons.. .Exemple d’un pont ,Don Juan ( C.Castaneda)dit que l’homme cherche le pouvoir,or ,il ne dit pas autre chose que le sociologue indiqué par J.L.G.un certain Ibzn .mais à propos de l’indifference de notre indifférence..pas de réponse. Ex : miss Provence subissant un tombereau d’injures parceque son papa il est juif.le monde s’offusque et puis rien ...Mila doit s’expatrier sous le coup de 20000 menace de mort .Ah elle est belle la religion de paix et d’amour ..vraiment pire que la duplicité des russes...
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jb.jost
21 déc. 2020
Les positions développées supra apparaissent pour la plupart binaires, prônant un affrontement frontal entre des thèses contradictoires comme:
nowhere versus anywhere, ou exprimé différemment insider vs outsider.
Elles m'évoquent des théories brutes et sans nuances , comme " Le choc des civilisations" de Samuel Huntington. Ceci va à l’encontre d'une pensée de la complexité faisant appel d'une part à la dialectique hegelienne, mais d'autre part à des modèles interactifs faisant intervenir des paramètres multiples, ceux-ci concourant à l'élaboration d'une totalité non circonscrite et évolutive. L'opposition diseux vs faiseux me semble particulièrement inappropriée, car tout savoir faire doit se connecter à un faire savoir, pour permettre sa diffusion.
L'on peut émettre l’hypothèse que c'est la colère qui est à la l'origine de ces prises de position clivantes et peu propices à la compréhension ( au sens de comprendre intellectuellement et de se comprendre entre individus). Cette attitude se répand de plus en plus, pas seulement chez les gilets jaunes, du fait d'un sentiment de déclassement et de relégation. Peter Sloterdijk a constaté qu'il existe en occident des " banques de la colère", de la Bible au Petit Livre rouge, où l'on utilise la vengeance et le sentiment de révolte des opprimés comme une monnaie permettant de se hisser au pouvoir. Quelles pourraient en être les expressions actuelles ?
Je rejoins ici Yannick concernant la nécessité de modifier notre weltanschauung et notamment de dépasser la rancœur . Selon Cynthia Fleury le ressentiment est un processus auto-alimenté, qui consiste à ressasser sans cesse une expérience désagréable, à se complaire dans ses griefs et se perdre dans un état empêchant la distanciation, imperméable à toute médiation non conforme à ses postulats.
Ce sont bien des activités génératrices de satisfaction et de joie, qui apparaissent en mesure de nous élever au dessus de cet état d'amertume, à savoir :
- la vis comica : le sens de l'humour et la force comique.
- la philia: l'amitié, thème évoqué dans moult cafés philo.
-la poiesis: création par la pensée, la fabrication, l' engagement public, la pratique des arts ...Liste non exhaustive, mais dont toutes les composantes contribuent, en effet, au déploiement de la liberté de tous et de chacun.
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yannickmarion
20 déc. 2020
Peut-être avez vous oublié que la géopolitique est profondément cynique ? J.L.G. semble en être affecté très souvent...d’ou Cette forme de résignation et d’adhesion au renoncement.je me souviens de mon prof de philo qui nous disait que devant le monde et toutes ces guerres nous sommes impuissants.ce sentiment d’impuissance n’est il pas frustrant ? D’ou L’adhesion au stoïcisme qui est là pour parre vos émotions et sombrer dans l’inDifférence.Joyeux prétexte.....QU’APPEL T ON LIBERTÉ AU SENS FORT DE CE QUI POURRAIT CHANGER NOTRE PERCEPTION DU MONDE SINON L’ENGAGEMENT OU NOUS ESPÉRONS LE PLUS DE PLAISIR .
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jeanlucgraff
19 déc. 2020
C'était vrai au siècle dernier. A l'heure actuelle, ce sont les oligarques mondialisés qui s'enrichissent le plus, grâce notamment à la création monétaire "ad libitum", laquelle profite essentiellement aux marchés financiers (200 milliards de $ de fortune personnelle pour le patron d'Amazon). En France même, la rémunération moyenne d'un patron du CAC 40 est passée de 20 fois le smig en 1970 à 240 fois aujourd'hui. Mais la misère augmente à mesure que la création monétaire s'accroit et l'intense propagande "politiquement correcte" des medias ne pourra plus la masquer longtemps.
L'Occident post-capitaliste est devenue une zone où règne de plus en plus une économie de type mafieux. Nul doute qu'à terme il va s'affaisser et sombrer car il ne pourra lutter encore longtemps contre la zone en expansion dite "route de la soie", dont l'économie repose sur la création de richesses et l'éradication progressive de la pauvreté. Et, last but not least, sur le respect des souverainetés nationales et des peuples qui composent ces nations.
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jean.jung
18 déc. 2020
Le problème de notre société est que les diseux ont pris le contrôle des moyens de communication, des médias, et que donc la foule et les politiques sont poussés à sortir les faiseux au profit des diseux et que nous sommes amenés à excommunier ou éliminer, ou laisser détruire ceux qui font la force de notre civilisation : sa création, son innovation. L’exemple type est la campagne menée par les égalitaristes : prix Nobel comme Stiglitz ou normalien comme Piketty. Piketty dénonce les années 1960 à 2000 comme les années de la honte pour les Américains car les riches se sont multipliés et se sont enrichis considérablement. Il n’a pas vu que les riches sont ceux qui ont créé les entreprises et qui sont devenus riches par la réussite de leur entreprise. Les diseux ont si bien réussi que la plus-value qui va récompenser la réussite d’une entreprise et qui est la compensation du risque pris, est considérée comme honteuse et donc à supprimer. Les diseux sont tous ceux qui vivent de la collectivité, alors que les faiseux sont essentiellement les créateurs et qui développent.
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jeanlucgraff
18 déc. 2020
Rien n'est jamais figé. En Occident, on a laissé faire les diseux depuis des décennies. Le résultat en a été une sclérose de la pensée, un discours répétitif reprenant ad nauseam les mêmes poncifs. Ils sont nés en 1968 et sont peut-être morts en 2020. Ils disaient haïr la répression, mais ils ont découvert les vertus de l'oppression. Ils méprisaient la réflexion mais ils ont réécrit un catéchisme, celui du sans-frontiérisme et du droit de l'hommisme, celui de l'anywhere en opposition à celui du somewhere. Le migrant devant servir de caution morale à l'oligarque qui mettait en place une économie reposant sur le pillage et la prédation. Mais ce dernier pouvait ainsi travestir son cynisme, à charge pour le somewhere de payer l'addition. Maintenant le masque est tombé, les jouisseurs sans entraves n'étaient que des narcissiques qui voulaient pouvoir piller le monde en toute impunité. L'interdiction d'interdire se complétait de l'obligation pour tous de réciter les mêmes credos débilitants. Leur mondialisme n'aura été rien de plus qu'un impérialisme masqué, noyé dans les bons sentiments.
Les cartes vont maintenant être rebattues. Ce sera le grand retour au réel, nul ne sait encore ce qui va advenir, mais le monde d'après sera certainement très différent du monde d'avant.
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jeanlucgraff
07 déc. 2020
En 1979, le niveau de vie de la population de l'Inde et celui de la population de la Chine était équivalent. Depuis, la Chine est devenue la 2e puissance économique mondiale tandis que l'Inde a stagné.
Pourquoi Deng Xiao Ping a-t-il réussi là où Gorbatchev a échoué? Le verdict de l'Histoire est sans appel. L'un a tourné le dos à l'Occident, tandis que l'autre a voulu s'y amarrer. On ne peut pas vouloir s'intégrer à une civilisation dirigée par une entité dominante qui confond puissance et arrogance.
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jean.jung
17 déc. 2020
En réponse à
Dans une vision simplifiée de notre société, celle-ci est divisée en deux clans : celui des faiseux, ceux qui font, réalisent, créent. Ce sont les entrepreneurs qui inspirent un produit ou un service, le fabriquent et le font adopter par le reste de la population en créant ainsi des emplois. Et il y a aussi des diseux, ceux qui trouvent que ce que font les faiseux pourrait être mieux fait, et qui créent toute une série de maux sociaux comme les inégalités.
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jb.jost
06 déc. 2020
La théorie de la Justice de Rawls, excellemment résumée par Jean, est devenue
le paradigme incontournable dans ce domaine.
Il persiste néanmoins quelques interrogations:
-est-il vraiment possible de faire abstraction de sa situation personnelle, comme le postule le principe du "voile d'ignorance" ?
- même si l'on admet que l'égalité parfaite est un objectif asymptotique donc inatteignable par définition, l'on constate un échec persistant à résorber la pauvreté, notamment dans les pays riches. Au niveau mondial, elle semble être en régression du fait du développement, mais cela s'accompagne d'une majoration des inégalités.
-comment lutter au plan local contre une finance globalisée ,polymorphe et interconnectée, aussi bien d'origine états-unienne que chinoise, mais également européenne et française ( cf. VW, Deutshe Bank, Total,Pinault ...)? Sans parler des paradis fiscaux.
La question reste encore pendante en l'absence d'un contre-poids satisfaisant à cette hégémonie.
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jeanlucgraff
05 déc. 2020
L'inégalité est consubstantielle au capitalisme et n'a pas à être condamnée dès lors qu'elle permet l'émulation. "Le capitalisme répartit de manière inégale la richesse, le socialisme répartit de manière égale la pauvreté", avait constaté en son temps Churchill. Mais le système devient pervers lorsqu'une minorité parvient à se transformer en une ploutocratie qui cherche à influencer voire à diriger le pouvoir politique.
L'immigration est peut-être favorable aux pays d'accueil, mais uniquement si ceux-ci conservent la capacité d'assimiler les immigrants. Ainsi, elle n'a été favorable ni à l'Empire d'Orient, ni aux Indiens des 2 Amériques, ni aux Palestiniens. Le premier a été littéralement englouti par les Ottomans, les Indiens, tant ceux du nord que ceux du sud, ont été "génocidés" et les Palestiniens ont fait les frais de la délirante politique anti-juive européenne. La moindre des choses eut été de les indemniser, mais la mauvaise conscience européenne est à géométrie très variable. Quant à la France contemporaine qui subit une massive immigration musulmane, elle est de plus en plus sommée d'accepter les revendications d'une population pour qui les commandements religieux passent avant les "valeurs de la République". A vrai dire, je ne critiquerai pas trop ces migrants, car les dites "valeurs de la République" cachent l'émergence d'une dictature des juges (le fameux Etat de droit), lui-même cache-sexe de l'extraterritorialisation du Droit US dont l'objectif est d'assurer la mainmise des multinationales sur les vieilles et décaties nations européennes (commerces de proximité et restos de quartier doivent disparaître au profit de sociétés cotées en Bourse qui assureront l'essentiel ! du commerce et de l'alimentation. Merci qui? merci Covid).
Quant à la Chine, elle a eu la grande sagesse, surtout d'ailleurs depuis Xi ji Ping, de fermer la porte au capitalisme financier et d'orienter l'économie vers un capitalisme d'investissement. Tout yuan investi doit obligatoirement l'être dans l'économie réelle et non dans les produits spéculatifs qui ne génèrent aucune richesse. L'Occident, si friand de démocratie, oublie que c'est le Chili de Pinochet (installé au pouvoir par la CIA) qui a servi de terrain d'essai à la dérégulation, lui-même père du néolibéralisme. A terme, et on le voit avec la dictature sanitaire actuellement en cours, c'est tout l'Occident qui risque de devenir un Chili des années 1970.
Mais la Suède résiste...
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jean.jung
04 déc. 2020
L’équité, c’est l’égalité avec une juste dose d’inégalité. Le concept est au cœur de la “Théorie de la justice” de John Rawls. Le philosophe américain cherche à penser une société juste. Pour cela, il met en place une fiction, le voile d’ignorance. Imaginons que nous soyons tous des parlementaires. Nous devons décider des règles selon lesquelles nous allons vivre mais – la condition est capitale – nous ne savons pas quelle place nous occuperons dans la société (riche, pauvre, bien portant, malade...). Quelles règles édicterons-nous ? choisirons nous logiquement deux principes de base, qui ensemble forment l’équité..? Le premier principe déclare que chacun a droit au plus grand nombre de libertés fondamentales compatibles avec un ensemble de libertés pour tous. Nous avons tous droit à la vie, à la libre expression, à la propriété, etc., à condition que ces libertés n’empiètent pas sur les libertés d’autrui : notre droit légitime à la propriété ne nous autorise pas à voler ce que vous possédez, ni notre droit de nous exprimer à vous insulter. Autrement dit, chacun est libre mais ces libertés vont parfois à l’encontre des libertés d’autrui. Or, nous devons tous être égaux quant à ces libertés..? D’où le second principe. Cette seconde règle admet des inégalités. Il est normal que certains possèdent plus que d’autres, notamment parce que cela favorise la volonté d’entreprendre. Toutefois, ces inégalités doivent être au bénéfice des membres les moins avantagés de la société. Elles doivent aussi être attachées à des fonctions et positions ouvertes à tous dans des conditions d’égalité des chances. Ainsi, il est juste qu’un chef d’entreprise gagne davantage que ses employés et ouvriers, dans la mesure où cela l’encourage à entreprendre, permettant ainsi aux employés et ouvriers d’avoir du travail. Mais si les gains de l’entreprise se font au détriment des travailleurs, l’inégalité de salaire du patron est il injuste..? Pour le dire plus concrètement, un employeur qui améliore la situation de son entreprise en gagnant de nouveaux marchés mérite d’avoir un salaire plus important que d’autres collaborateurs. Mais s’il accroît les performances de son entreprise en licenciant du personnel, son avantage salarial est inéquitable car les membres les moins avantagés de la société sont lésés. Dans la même perspective, peut on condamner le népotisme : octroyer un poste à un proche ou fausser un appel d’offre est inéquitable, car c’est empêcher toutes les personnes susceptibles de proposer leur candidature ou leurs services de le faire. Ces deux principes peuvent paraître exagérés : trop égalitaristes, diront les uns, trop élitistes, répondront les autres. Mais avant de porter sur eux un jugement définitif, souvenons-nous de la clause du voile d’ignorance : faites comme si vous ne saviez par quelle place la vie nous réserve.
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jb.jost
04 déc. 2020
Tous les économistes, alors qu' habituellement pour 3 économistes il y a 4 théories différentes, s'accordent pour dire que l' immigration est favorable au dévoloppement des pays d'accueil , cela sous des délais relativements courts de l'ordre de quelques années.
Par ailleurs, il est vrai qu'il ne faut pas verser dans le manichéisme et assimiler la Chine à l'Empire du Mal et qu'il est en outre parfaitement illusoire pour l'occident de songer seulement à infléchir sa politique intérieure.
En revanche il est manifestement contradictoire et donc incohérent de soutenir simutanément les idées suivantes:
- d'être un thuriféraire la Chine , car elle est en passe de devenir la première puissance économique mondiale ( ce qui est incontestable) et donc par là même le fer de lance du capitalisme financier, surtout dans un contexte de mondialisation.
-de condamner concomitament ce même capitalisme financier du fait des inégalités qu'il génére, ce qui ne fait également aucun doute.
Bien que ces deux propositions soient également valides, il n'est pas logiquement acceptable de se montrer favorable à la Chine et hostile aux capitalisme financier, alors que la première est sur le point d' accéder à la quintessence de la finance mondiale, laquelle est acconpagnée de son cortège d'effets délétères.
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jeanlucgraff
04 déc. 2020
Evidemment, liberté de conscience et liberté d'expression sont essentielles. Mais n'est en rien essentiel l'asservissement consenti à une puissance étrangère qui, certes, se revendique de ces principes, mais dans les discours uniquement. Dans la réalité, cela se traduit pour les Européens par l'acceptation de l'extraterritorialité du Droit de cet Etat (les USA), et la soumission à ses obsessions géopolitiques (par OTAN interposée). De plus, l'argumentation raisonnée y a été remplacée par une sorte de "morale" dont l'effet est d'introduire la guerre de race et de "genre". Quand on sait ce qu'a donné l'application de lois raciales en Europe au siècle dernier, il serait du devoir de chacun de refuser l'alliance avec un tel Etat.
Il ne peut y avoir d'Etat de droit que dans le cadre d'un Etat souverain. Est souverain un Etat qui précise qui en est citoyen et qui ne l'est pas. Est souverain un Etat qui définit ce que doit être la politique d'assimilation pour ceux, venus de l'étranger, dont il accepte la présence. Le droit à la migration ne peut en aucun cas dériver vers un droit à l'installation. D'autant qu'il y a, à l'heure actuelle, 67 millions de migrants et de déracinés dans le monde (pour une bonne part provoquée par les guerres de l'Occident). La douloureuse question d'égale dignité pour tous les êtres humains ne peut se régler qu'au niveau international. Il est vain et stupide de traiter la Chine comme un ennemi, d'autant que cet Etat réussit à tisser des liens privilégiés avec un nombre croissant de pays d'Asie, d'Afrique, d'Amérique Latine et même d'Europe. Serait-ce sur le conseil chinois, que l'Italie commence ce à parler de l'annulation de sa dette, refusant par là de devenir une nouvelle Grèce? La Chine est certes une autocratie mais l'Occident n'a ni les moyens, ni la légitimité pour imposer un "regime change" à ce pays.
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Admin
04 déc. 2020
En réponse à
Vous avez raison ! Bien entendu, nous rendons tous à dénoncer une société de plus en plus inégalitaire, et l’injustice sociale qui en découle.
Mais peut-on, pour autant, privilégier l’idée selon laquelle l'égalité reflète l'état naturel de l'humanité, et qu’il faut tendre à le retrouver?
Ce qui reviendrait, à l’extrême, à se plier aux idées de ceux qui militent pour la décroissance économique et écologique, en niant la complexité, l’altérité et les contradictions inhérentes à la vie et au réel, réduisant l’humain à un élément quelconque d’une masse sans aspirations individuelles.
Si l'égalitarisme est acceptable, voire nécessaire, en tant que doctrine politique prônant l'égalité de tous, afin que chaque individu soit traité de manière égale et ait les mêmes droits et devoirs, il n’en est pas de même lorsque l’égalitarisme devient une idéologie prônant l'élimination totale des inégalités économiques entre les individus (égalitarisme économique).
La redistribution de l'ensemble de la richesse à l'ensemble des individus, ferait que l'investissement et le travail perdraient tout intérêt en tant que moyen pour chaque individu d'améliorer ses conditions de vie, de créer, d’inventer. Ceux qui généreront plus de richesse que la moyenne se verront privés de la différence au profit des individus créant moins de richesse que la moyenne, qui bénéficieraient, lors de la redistribution, d’un gain personnel plus élevé.
Il en résulterait une production de richesse totale qui diminuerait constamment, diminuant ainsi le montant redistribué à chaque individu, menant à l’absurde situation d’une égalité parfaite entre tous les citoyens, mais dans l’extrême pauvreté, du fait du nivellement par le plus petit facteur commun.
La liberté exige que tous les talents puissent s’exprimer, le rôle de l’état étant d’empêcher que cela se fasse dans l’injustice, l’excès, et l’impossibilité à certains d’exprimer leurs capacités.
L’état, par « l'indépendance des pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire », par l’acceptation du « développement de contre-pouvoirs » dispose, pour jouer son rôle, de l’enseignement qui doit être égal pour tous et de la fiscalité redistributive, même si elle peut apparaitre comme confiscatoire. Encore faut-il qu’il ne se transforme pas en un état providence obèse et vivant à crédit, générant une formidable dette publique, ou se cachant derrière la théorie dite du « ruissellement », ou celle cherchant des « responsables », surtout dans d’autres états qui poursuivent des buts différents.
C’est céder à la facilité démagogique de la condamnation des riches, que de les condamner systématiquement.
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jb.jost
03 déc. 2020
Penser le monde ensemble m'apparaît également primordial.
Selon Aristote, le principe de non contradiction, à la source de la logique, s'exprime ainsi: la même chose ne peut être et ne pas être selon le même rapport.
C'est ce dernier terme qui est souvent oublié et à la source de simplifications abusives.
Concernant les libertés publiques cela s'applique également:
- un état de droit est bien sûr indispensable pour que leur respect soit assuré.
-cependant il n'est nul besoin que cet état soit monolithique et il peut présenter plusieurs échelons de la commune à la confédération. L'on constate d'ailleurs que les formes fédérales sont souvent plus propices aux libertés. de plus de instances supranationales ont une action non négligeable dans ce domaine, Conseil ( comme le Conseil (non l'Union) de l' Europe, dont la cour des Droits de l'Homme siège à Strasbourg.
-comme tout détenteur de pouvoir, l'état censé défendre les libertés, est souvent le premier à les bafouer. Il importe donc, selon la théorie de Montesquieu, d'assurer l'indépendance des pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire, d'assurer le développement de contre-pouvoirs ( presse, associations...), and last but not least de veiller scrupuleusement à la défense de la liberté d’expression.
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jeanlucgraff
03 déc. 2020
Absolument, maître Bernard.
C'est vrai que j'essaie de rester dans le réel, même s'il est vrai qu'il apparaît d'une extrême complexité. Or, ce qui est complexe doit être simplifié. Indépendance, isolationnisme, séparatisme? Voyons les faits: "0.7% de la population mondiale détient 45.9% des richesses (source Forbes) et la crise du Covid a encore renforcé les écarts. Les plus riches sont sauvés par les banques centrales alors que les populations héritent de dettes pharaoniques. C’est le plus grand casse du siècle", selon Nicolas Chéron, un stratège financier.
C'était la même chose en 2008, les pauvres se sont faits plumer et 12 ans plus tard, Obama s'étant contenté de faire de beaux discours sur la "moralisation du capitalisme", un grand nombre d'électeurs US ont voté Trump et....lui sont restés fidèles !
Ce sont les "premiers de cordée" qui mènent le monde au chaos, ils ont, cyniquement, remis au goût du jour, la théorie de la lutte de classes (Warren Buffet entre autres) en affichant leur réussite par la privatisation des profits et la socialisation des pertes (subprimes, covid, guerres impérialistes financées par l'impôt). Il va sans dire que l'Occident, en s'en remettant à de tels personnages, creuse sa tombe. Le capitalisme s'enlise lorsqu'il devient une économie de prédation.
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jeanlucgraff
02 déc. 2020
Le plus souvent, le réel correspond à l'idée qu'on se fait...de la réalité. Car tout est perçu et interprété, l'est en fonction de sa subjectivité, laquelle nous appartient en propre et constitue ce qui ne peut être partagé. Les idées naissent de ce travail d'interprétation et comme elles sont susceptibles d'être formulées rationnellement, elles peuvent être diffusées et discutées en se fondant sur des arguments.
Est libre, celui qui ne se laisse intimider par personne. L'intimidation a pour but la culpabilisation (le repentir), puis la manipulation (dont l'effet est l'acceptation de ce qui relève d'une croyance) et ouvre la porte à la menace pour les récalcitrants. Autant dire au système de parti unique. L'attachement à la démocratie implique un devoir de vigilance et le refus de tout préjugé. Toutefois, la démocratie n'est possible qu'au sein d'un groupe politiquement constitué (pays, nation, fédération). Il ne peut y avoir de démocratie abstraite s'étendant à toute l'humanité. La logique de l'Etat, en tant que source d'autorité pour ses citoyens, ne peut, dans l'état actuel des choses, être dépassée.
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Admin
03 déc. 2020
En réponse à
Cet échange entre Jean Brice et Jean Luc est particulièrement brillant….et significatif !
Il illustre la différence entre une vision philosophique et une vision politique de l’influence des évènements qui modifient le monde.
En grossissant le trait (mais suis-je capable d’autre chose ?), c’est comprendre le monde (que s’est-il produit au niveau des faits et des idées, pour qu’il soit, aujourd’hui ainsi), contre expliquer le monde (quelle est l’intention qui a motivé ces faits et ces idées) Connaissance vs action.
Toute compréhension se heurte à l’impossible objectivité, toute explication se noie dans la subjectivité.
Expliquer, nécessite de résoudre le problème de l’origine de toute action, de tout événement, et constitue forcément une simplification, comme, par exemple, d’attribuer à certaines personnalités, qui ont été mises en avant pour des motifs divers, la paternité des modifications de notre monde, de notre existence.
Simone Weil n’aurait pas fait passer ses lois sans Giscard, qui ne les aurait pas proposées sans Simone Weil, mais cela se serait produit de toutes façons, ces idées étant depuis longtemps « dans l’air », n’est-ce pas, ceux qui ré-écoutent Anne Sylvestre ?
De Gaulle n’a ni gagné la guerre tout seul, ni réalisé la Constitution de la 5e république en solitaire, et n’a surtout pas confondu l’indépendance nationale avec l’isolationnisme vers lequel veut nous mener une idéologie qui prend de l’importance.
Toutes ces (r)évolutions ressortent d’une complexité difficile à cerner
Simplifier est plus aisé et permet de condamner, d’autres personnalités qui ne sont pas non plus, seules responsables de ce qui se produit
Mais c’est dangereux. Sont condamnés à l’avance ceux qui prononcent un mot honnit par l’actualité (ou qui l’ont prononcé il y a des années dans un contexte différent), condamnés sans jugement, puisque juger, c’est tenter de considérer la complexité des opinions, des faits, des présupposés et des « supposés savoirs".
Et c’est aussi ce qui mène aux théories du complot, qui résolvent, sans questionnements, le « pourquoi » de ce qui se produit !
Il appartient aux philosophes et aux politiques de penser le monde ensemble, et c’est bien ce que Jean Brice et Jean Luc tentent de faire (même si Jean Luc le fait un peu moins !)
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jb.jost
01 déc. 2020
Comme souvent, il est plus facile d’appréhender une notion par une approche négative plutôt que positivement. Dans le cas de la liberté, la négative correspond à: lutter contre l'aliénation et l'asservissement, faire tomber les chaines. Toutefois une définition positive me semble possible qui serait : une ouverture du champ des possibles par un accroissement de complexité. Ceci implique en effet d'avoir une représentation du monde le plus possible indexée sur le réel, pour éviter de sombrer dans l'illusion, voire dans un délire hallucinatoire, mais cela sollicite également nos capacités imaginatives et créatrices. Au demeurant, la liberté requiert dans tous les cas une coopération entre l'espace de l'agir et celui des idées.
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jeanlucgraff
01 déc. 2020
L' action est souhaitable dès lors qu'elle se fonde sur une analyse raisonnée de la situation. Car une société humaine est en évolution constante, les sociétés urbaines évoluant cependant beaucoup plus rapidement que les sociétés rurales; les unes voulant privilégier l'innovation, les autres étant plus respectueuses des traditions. Serait-ce à dire que les unes sont plus enthousiastes, alors que les autres, fatalistes, renoncent à ce que ne serait à leurs yeux qu'une effervescence momentanée de l'humeur? Mais agir, c'est vivre, contempler, c'est se morfondre et accepter une certaine servitude.
Qu'est-ce que la liberté? Nul ne peut la définir, et il vaut donc mieux travailler à la désaliénation et à l'émancipation. "Gouverner, c'est faire croire", avait fort justement constaté Machiavel. Il ne faut donc jamais s'en remettre à ce qui relève de la croyance, source d'aliénation et d'asservissement. Un auteur du XXe siècle, Günther Anders, avait noté "qu'on n'évalue pas une idéologie aux réponses qu'elle apporte, mais aux questions qu'elle évacue". Dès lors, il faut privilégier l'étude des thèmes qui sont occultés ou avilis par le spécieux discours officiel, en gros tous ceux qui répondent à l'appellation populiste ou conspirationniste, et on comprendra comment nous sommes manipulés.
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jb.jost
30 nov. 2020
La résignation et certes une forme de passivité, mais l'action est-elle toujours souhaitable? Les stoïciens estiment que le renoncement est bénéfique non seulement parce qu'il ne faut pas attenter à l'ordre du monde, mais aussi parce qu’il est absurde et source de frustration de s'opposer à ce que l'on ne peut pas modifier. Cependant la frontière entre ce qui dépend de nous, ou pas, est floue et l'on sait bien qu'il y a des "prophéties autoréalisatrices". Pour autant qu'il me semble indéniable que nous sommes confrontés à des lois de la nature intangibles ( du moins pour un univers donné), ainsi qu'à des invariants structurels; leur connaissance et leur maitrise nous permet alors d'élargir le champ des possibles et de déployer notre liberté. Comme dit Francis Bacon: c'est en obéissant à la Nature qu'on peut lui commander et c'est ainsi que peut s'établir une dialectique créatrice entre la contrainte et la liberté.
Par ailleurs, même s'il est acquis que nous ne devons jamais céder sur notre désir (Lacan), il importe de connaitre les forces à l’œuvre dans notre psychisme sans toutefois les refouler, pour mieux pouvoir les moduler et pouvoir ainsi plus aisément tendre vers un fonctionnement plus harmonieux et pourquoi pas vers l' accomplissement (autre nom pour le bonheur). Dans ce sens, il me semble que la pléonexie, càd la quête insatiable, frénétique et addictive du toujours-plus, constitue un obstacle majeur à cette visée, celle-ci pouvant également être appelée sens ou télos dans le jargon philosophique.
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jeanlucgraff
27 nov. 2020
La résignation est une forme de passivité. Elle découle d'une attitude de lassitude face au monde, au sentiment que rien ne justifie un engagement car il serait source de conflit. L'indifférence à son égard est donc ce qu'il y a de plus sensé. Ni regret, ni remord ne viennent perturber l'humeur du résigné, car ce qui relève de la fatalité est son seul horizon.
Accepter un renoncement, signifie qu'on avait le choix entre cette acceptation et le refus. On ressent un enthousiasme, mais pour concrétiser ce qu'il laisse entrevoir, le risque à prendre semble trop important, l'effort trop lourd et, pense-t-on alors, le jeu n'en vaut pas la chandelle. Parfois, on regrette par la suite une telle attitude, mais le plus souvent lorsqu'il est bien trop tard pour réagir.
L'époque actuelle ne se prête ni à la résignation, ni au renoncement, ni au simple souhait qui resterait à l'état d'aspiration. Elle nécessite l'émergence d'esprits vigoureux qui sauront redonner une ambition à des sociétés déboussolées, et ce, en évitant le piège tendu par les idéologies. Celles-ci, par leur prétention à dire la vérité, sont toujours sources de frustration et d'aliénation.
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jeanlucgraff
25 nov. 2020
Il n'y a pas de fatalité au renoncement. A l'heure actuelle, vue la guerre que l'oligarchie nous mène sous prétexte sanitaire, aucun renoncement n'est envisageable.
"Ce n'est pas la défaite mais l'acceptation morale de la défaite qui fait du vaincu un esclave". R. Aron en 1940 (le nazisme avait été, lui aussi, financé par l'oligarchie mondialisée de l'époque).
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Admin
26 nov. 2020
En réponse à
Renoncer, n’est pas se soumettre, se résigner, mais faire la différence entre ce que nous ne pouvons pas changer, comme des usages, des informations, des règles que l’on ressent et comprend nuisibles ou injustes, au profit de ce que nous pouvons avoir comme action vers des choix, des valeurs que l’on estime plus importantes et plus justes.
C’est ainsi que l’on peut organiser le refus des évidences fallacieuses, des certitudes définitives et absolues, de ce qui nous est quasi imposé par l’interprétation commune des phénomènes et des référentiels des sociétés. Le renoncement ouvre à l’individu un nombre infini d’autres possibilités.
C’est probablement à ce sens du renoncement que se réfère Régis Debray, même si je ne pense pas qu’il faille attendre d’être un « vieux sage » pour ce faire !
Ce raisonnement n’est pas celui de la pensée Stoïcienne, qui prône de ne pas s’opposer à un ordre du monde sur lequel nous ne devons pas avoir de pouvoir, faute de risquer de détruire un ordre naturel (n’est-ce pas Greta?), ni celui de Hobbes qui renonce, à contrecœur, à une part de liberté, parce que, mieux valent la tyrannie et l'arbitraire qu'un retour à « l'état de nature », qui met l'existence humaine en péril., ni la position de Socrate qui renonce à la fuite, condamné à mort par un jugement inique, parce que l'homme a besoin des lois. Il y a là, beaucoup d’acceptation de contraintes, de soumission, sans intervention de possibilité de choix d’autres ressources.
Renoncer peut-tout autant correspondre, non à se résigner mais à s'ouvrir la possibilité d'un champ libre d'affirmation de son identité, en ne perdant pas son temps en s'opposant à ce contre quoi on ne peut rien faire.
Le renoncement, au contraire, est une force qui ouvre à l’expression d’un désir plus fort en nous, celui qui guette tout ce qui pourrait augmenter notre savoir, nos connaissances, notre pouvoir d’exister, notre liberté.
Comme cet autre manière de comprendre les stoïciens, en reprenant la différence, cruciale, entre ce qui dépend de nous et ce qui n'en dépend pas. Seules nos actions et nos opinions, que l’on peut modifier, dépendent de nous contrairement à l'ordre du monde. Ainsi nous pouvons approuver ce qui nous arrive, puisque ce qui nous tombe dessus (agréable ou douloureux) ne dépend pas de nous.
S’il s’agit des désirs vains, dans lequel la culture et notre nature nous enferme, pourquoi pas ! Mais à condition de rester ouverts à la possibilité d’un monde autre que celui par lequel :
- les conventions qui permettent le vivre ensemble s’érigent en vérités.
-toutes les informations sont considérées comme valables
-toutes les visions du monde sont acceptées comme justes, surtout si elles correspondent à nos vues et à nos désirs
Alors se ressent un sentiment de liberté.
*******
P.S. Peut-on renoncer à se résigner ou se résigner à renoncer ? A-t-on vraiment le choix ? Tout dépend du sens que l’on projette sur l’événement. Si on renonce à trancher, on se résigne et si on se résigne à trancher, on renonce aussi.
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jean0jung
24 nov. 2020
Ce qui était « de fait » ne l’est plus...La succession de maillons qui composent notre vie, s’enchaine les uns aux autres par une question qui n’a que deux choix : s’engager ou renoncer...Jean
Ce n’ Est pas la classe ouvrière qui a inventé la carte à puces c’est Mr.Moreno. Ce n’ Est pas la classe ouvrière qui a inventé l’ARN message...c’est l’armee qui a inauguré internet...et caetera FABRICE vas se fâcher si ont ne considère pas l’immense importance des élites scientifiques.helas les hommes ont un besoin de simplification (et même nonobstant leur panurgisme il ont besoin d’un bouc ..émissaire)à la gloire d’un Chee Guevarra ( qui était une crapule criminelle )se développe en France un enracinement dans des idéologies d’importation , l’islam, la gauche écologiste avec des confiscations citoyennes de propriété privée ou pire les black bloc.comme le dit Etty c’est idéologie justifie la violence :il est la notre malheur présent et à venir.
Sauf que la philosophie des Lumières est née au sein de l'Ancien Régime et n'aspirait pas à la Révolution. Celle-ci nous a façonné Robespierre et Napoléon, mais n'a produit aucune idée nouvelle.
Cette philosophie visait à l'émancipation de l'homme et à le sortir de son "état de minorité" (Kant), on ne peut toutefois pas dire que les colons européens l'ait apportée avec eux en allant sur le continent américain. Cela s'était traduit par un génocide (certes, les Indiens étaient des sauvages, selon la doxa de l'époque) et les Noirs qui furent mis en esclavage étaient considérés de la même manière.
Mais l'Occident s'est par la suite civilisé au point d'en rejeter son identité religieuse. Pas complètement du reste, puisque, du christianisme, il en a gardé le pire: la culpabilité. Les milieux dits progressistes, aux USA et maintenant en Europe, se vautrent dans une repentance abjecte, s'accusant de crimes commis il y a plusieurs générations de cela. Il ne faut pas s'étonner de la concurrence victimaire qui a suivi. Ces "racisés" et autres "stigmatisés" ne se rendent pourtant pas compte qu'ils sont les idiots utiles d'un système qui se débarrassera d'eux dès qu'il n'en aura plus besoin.
Car le néo-libéralisme repose sur un darwinisme social qui vise à écraser ceux qui ne sont rien (voir les analyses de Barbara Stiegler). Encore que le terme darwinisme ne soit pas vraiment approprié car la compétition n'exclut pas la coopération. Que l'homme soit un loup pour l'homme, certes oui, mais au sein d'une meute, les loups coopèrent et savent élaborer des stratégies de chasse. A l'heure actuelle, nous assistons à une véritable guerre contre les "gueux". Par virus interposé, on les déshumanise (distanciation dite sociale), on les domestique (confinement) et on les crétinise par médias interposés, en attendant de les marquer comme des bêtes par un passeport vaccinal. Le tout au nom d'une pandémie la moins meurtrière de l'histoire de l'humanité et que l'on sait du reste soigner.
Les élites du XXIe siècle en Occident ont sombré dans la folie et veulent voir de la conspiration partout, comme les nazis qui voyaient de la conspiration juive partout. Revenons au XIXe, l'analyse marxiste, in fine, garde sa pertinence comme le démontre son application en Chine et sa volonté de créer la "société de moyenne aisance", qui n'exclurait personne. Sont-ils conspirationnistes? Peut-être au sens où Marx lui-même l'avait défini:
« Si la classe ouvrière conspire (elle qui forme la grande masse de toute nation, elle qui produit toute richesse, et au nom de qui les puissances usurpatrices prétendent régner), elle conspire publiquement, tel le soleil qui conspire contre les ténèbres, avec la pleine conscience qu'en dehors d'elle-même il n'existe pas de pouvoir légitime ».
Il serait intéressant de savoir de quelle pièce du répertoire classique cette splendide tirade sur la Rome antique est tirée.
La citation de Simone Weil est en effet éclairante.
L' idéal Européen incarnant parfaitement cette aspiration à la transcendance. Il dérive en droite en droite ligne de la philosophie des Lumière, épisode historique européen par excellence, y compris dans sa composante nord américaine, portée par des colons du vieux continent.
Ce mouvement a défendu avant tout l'émancipation du sujet humain, tout en se préoccupant d'égalité et de concorde entre les peuples. Il est a l’origine du Libéralisme (sans le préfixe néo), ce qui revient à placer la liberté au pinacle. Ceci ne peut que froisser les adeptes de la tyrannie et d'un retour à un régime de privilèges et de castes à l'instar de celui de l’Ancien Régime. La fixation matérialiste et obsessionnelle sur les performances économiques, se trouve être, en outre, diamétralement opposée à toute forme d'élévation spirituelle.
Excellent,surtout le rappel de S.weill. .j’ai des droits répète t il tous en cœur.ils oublient leur devoir..d’humanite .je ne suis pas parfait mais je me soigne !
Ah, Rome...
"Rome, l'unique objet de mon ressentiment !
Rome, à qui vient ton bras d'immoler mon amant !
Rome, qui t'a vu naître, et que ton cœur adore !
Rome enfin que je hais parce qu'elle t'honore !
Puissent tous ses voisins ensemble conjurés
Saper ses fondements encor mal assurés !
Et si ce n'est assez de toute l'Italie,
Que l'Orient contre elle à l'Occident s'allie ;
Que cent peuples unis des bouts de l'univers
Passent pour la détruire et les mots et les mers !
Qu'elle-même sur soi renverse ses murailles,
Et de ses propres mains déchire ses entrailles ;
Que le courroux du ciel allumé par mes vœux
Fasse pleuvoir sur elle un déluge de feux !
Puissé-je de mes yeux y voir tomber ce foudre,
Voir ses maisons en cendre, et tes lauriers en poudre,
Voir le dernier Romain à son dernier soupir,
Moi seule en être cause, et mourir de plaisir !"
D'aucuns disent que toutes les tentatives unificatrices en Europe avaient eu la nostalgie de l'empire romain. Mais tout a échoué, le St Empire Romain germanique, Louis XIV, Napoléon, l'universalisme français sans compter tout le reste. La seule unification qui eut été pertinente fut celle qui aurait pu être opérée sous l'égide du gaullisme, mais la geste gaullienne n'a pu poursuivre ce que Clovis, 15 siècle plus tôt, avait entrepris. Mais alors, le christianisme s'installait et le gaullisme est venu au moment où le continent se déchristianisait à vive allure. Les lumières de Rome, la ville éternelle, s'éteignirent définitivement.
Une civilisation sans idée de transcendance devient un conglomérat sans enracinement car la notion de devoir disparaît (cf Simone Weil, la philosophe).
Déboussolée, l'Europe désormais orpheline, s'est voulue ensuite post-historique, pensant qu'en n'étant plus rien, elle sauverait le monde en le faisant sortir de l'Histoire. La tâche était trop dure, n'est pas Jeanne d'Arc qui veut, il était finalement plus facile de faire acte d'allégeance aux USA et Washington a remplacé Rome. Le lucre et la cupidité deviennent progressivement les nouveaux totems de ses "élites" alors que partout la misère progresse. Cependant que la civilisation et la culture de l'Europe meurent sous nos yeux, engloutis par les nouveaux censeurs US, promoteurs de tabous aussi absurdes que ceux de l'Inquisition (genre, racialisme, décolonialisme, intersectionnalité, hystérie féministe, etc...).
Quoiqu'il y a parfois de croustillants revirements. Je reste persuadé que le trublion Trump n'a pas dit son dernier mot...
Les impérialismes se suivent à travers les âges et la géographie, mais ils conservent néanmoins des caractéristiques invariantes: pensons au rôle structurant des routes dans l' Empire Romain.
Certes, mais il n'y pas de démocratie sans peuple souverain. Ce que les néo-libéraux veulent faire disparaître car cela serait, selon eux, une entrave au libre-échange. Or, une frontière n'est pas ce qui divise, mais constitue ce qui protège.
C'est ce qu'ont très bien compris les stratèges de la "Route de la Soie", pour qui il n'est pas question de nier le concept d'indépendance nationale. On peut critiquer cette initiative, mais c'est la seule qui, à l'heure actuelle, est, à terme, en capacité de venir à bout de l'Occident et de son méprisable impérialisme.
Il convient de se poser la question : qui peuvent bien être les oppresseurs et les tyrans ?
A la manière dont Foucault définit le pouvoir comme protéiforme et résultant d'interactions multiples, la réponse n'est certainement pas univoque.
De plus, avant de rejeter systématiquement la responsabilité sur l'autre, il serait souhaitable de s'interroger d'abord sur notre propre rôle.
C'est là que git la force de la démocratie, la vérité et la liberté ne sont pas la propriété d''un camp ou d'un parti, considérés comme les seuls représentants du bien, mais au contraire elles émergent de la confrontation et du polemos.
Ah c’es Intéressant mais toujours aussi abscons
Ne pas répéter les mantras à la mode dans certains milieux serait être la victime de pensées mauvaises, de colères refoulées, d'humeurs noires, de ressentiments, voire de déséquilibre mental. Pourquoi pas, les élites de la défunte URSS résonnaient ainsi.
On oppose souvent la théorie du "choc des civilisations" à celle de "la fin de l'Histoire". Or, quelle est la réalité? Au XIVe siècle, vécut en Méditerranée orientale, Ibn Khaldoun, considéré comme étant le premier sociologue dans l'histoire de la pensée. Que constate-t-il?
"Dans la nature innée des hommes se trouve le penchant vers la tyrannie et l'oppression mutuelle." Les choses ont-elles changé depuis? Certes non. Il s'agit donc, en toutes circonstances, d'être réaliste et de ne pas s'adonner à des rêveries nombrilistes. Face à cet état de conflit permanant, peut-on rester indifférent? Sachant que l'on ne sortira jamais de la conflictualité inhérente à la nature humaine.
Les positions développées supra apparaissent pour la plupart binaires, prônant un affrontement frontal entre des thèses contradictoires comme:
nowhere versus anywhere, ou exprimé différemment insider vs outsider.
Elles m'évoquent des théories brutes et sans nuances , comme " Le choc des civilisations" de Samuel Huntington. Ceci va à l’encontre d'une pensée de la complexité faisant appel d'une part à la dialectique hegelienne, mais d'autre part à des modèles interactifs faisant intervenir des paramètres multiples, ceux-ci concourant à l'élaboration d'une totalité non circonscrite et évolutive. L'opposition diseux vs faiseux me semble particulièrement inappropriée, car tout savoir faire doit se connecter à un faire savoir, pour permettre sa diffusion.
L'on peut émettre l’hypothèse que c'est la colère qui est à la l'origine de ces prises de position clivantes et peu propices à la compréhension ( au sens de comprendre intellectuellement et de se comprendre entre individus). Cette attitude se répand de plus en plus, pas seulement chez les gilets jaunes, du fait d'un sentiment de déclassement et de relégation. Peter Sloterdijk a constaté qu'il existe en occident des " banques de la colère", de la Bible au Petit Livre rouge, où l'on utilise la vengeance et le sentiment de révolte des opprimés comme une monnaie permettant de se hisser au pouvoir. Quelles pourraient en être les expressions actuelles ?
Je rejoins ici Yannick concernant la nécessité de modifier notre weltanschauung et notamment de dépasser la rancœur . Selon Cynthia Fleury le ressentiment est un processus auto-alimenté, qui consiste à ressasser sans cesse une expérience désagréable, à se complaire dans ses griefs et se perdre dans un état empêchant la distanciation, imperméable à toute médiation non conforme à ses postulats.
Ce sont bien des activités génératrices de satisfaction et de joie, qui apparaissent en mesure de nous élever au dessus de cet état d'amertume, à savoir :
- la vis comica : le sens de l'humour et la force comique.
- la philia: l'amitié, thème évoqué dans moult cafés philo.
-la poiesis: création par la pensée, la fabrication, l' engagement public, la pratique des arts ...Liste non exhaustive, mais dont toutes les composantes contribuent, en effet, au déploiement de la liberté de tous et de chacun.
Peut-être avez vous oublié que la géopolitique est profondément cynique ? J.L.G. semble en être affecté très souvent...d’ou Cette forme de résignation et d’adhesion au renoncement.je me souviens de mon prof de philo qui nous disait que devant le monde et toutes ces guerres nous sommes impuissants.ce sentiment d’impuissance n’est il pas frustrant ? D’ou L’adhesion au stoïcisme qui est là pour parre vos émotions et sombrer dans l’inDifférence.Joyeux prétexte.....QU’APPEL T ON LIBERTÉ AU SENS FORT DE CE QUI POURRAIT CHANGER NOTRE PERCEPTION DU MONDE SINON L’ENGAGEMENT OU NOUS ESPÉRONS LE PLUS DE PLAISIR .
C'était vrai au siècle dernier. A l'heure actuelle, ce sont les oligarques mondialisés qui s'enrichissent le plus, grâce notamment à la création monétaire "ad libitum", laquelle profite essentiellement aux marchés financiers (200 milliards de $ de fortune personnelle pour le patron d'Amazon). En France même, la rémunération moyenne d'un patron du CAC 40 est passée de 20 fois le smig en 1970 à 240 fois aujourd'hui. Mais la misère augmente à mesure que la création monétaire s'accroit et l'intense propagande "politiquement correcte" des medias ne pourra plus la masquer longtemps.
L'Occident post-capitaliste est devenue une zone où règne de plus en plus une économie de type mafieux. Nul doute qu'à terme il va s'affaisser et sombrer car il ne pourra lutter encore longtemps contre la zone en expansion dite "route de la soie", dont l'économie repose sur la création de richesses et l'éradication progressive de la pauvreté. Et, last but not least, sur le respect des souverainetés nationales et des peuples qui composent ces nations.
Le problème de notre société est que les diseux ont pris le contrôle des moyens de communication, des médias, et que donc la foule et les politiques sont poussés à sortir les faiseux au profit des diseux et que nous sommes amenés à excommunier ou éliminer, ou laisser détruire ceux qui font la force de notre civilisation : sa création, son innovation. L’exemple type est la campagne menée par les égalitaristes : prix Nobel comme Stiglitz ou normalien comme Piketty. Piketty dénonce les années 1960 à 2000 comme les années de la honte pour les Américains car les riches se sont multipliés et se sont enrichis considérablement. Il n’a pas vu que les riches sont ceux qui ont créé les entreprises et qui sont devenus riches par la réussite de leur entreprise. Les diseux ont si bien réussi que la plus-value qui va récompenser la réussite d’une entreprise et qui est la compensation du risque pris, est considérée comme honteuse et donc à supprimer. Les diseux sont tous ceux qui vivent de la collectivité, alors que les faiseux sont essentiellement les créateurs et qui développent.
Rien n'est jamais figé. En Occident, on a laissé faire les diseux depuis des décennies. Le résultat en a été une sclérose de la pensée, un discours répétitif reprenant ad nauseam les mêmes poncifs. Ils sont nés en 1968 et sont peut-être morts en 2020. Ils disaient haïr la répression, mais ils ont découvert les vertus de l'oppression. Ils méprisaient la réflexion mais ils ont réécrit un catéchisme, celui du sans-frontiérisme et du droit de l'hommisme, celui de l'anywhere en opposition à celui du somewhere. Le migrant devant servir de caution morale à l'oligarque qui mettait en place une économie reposant sur le pillage et la prédation. Mais ce dernier pouvait ainsi travestir son cynisme, à charge pour le somewhere de payer l'addition. Maintenant le masque est tombé, les jouisseurs sans entraves n'étaient que des narcissiques qui voulaient pouvoir piller le monde en toute impunité. L'interdiction d'interdire se complétait de l'obligation pour tous de réciter les mêmes credos débilitants. Leur mondialisme n'aura été rien de plus qu'un impérialisme masqué, noyé dans les bons sentiments.
Les cartes vont maintenant être rebattues. Ce sera le grand retour au réel, nul ne sait encore ce qui va advenir, mais le monde d'après sera certainement très différent du monde d'avant.
En 1979, le niveau de vie de la population de l'Inde et celui de la population de la Chine était équivalent. Depuis, la Chine est devenue la 2e puissance économique mondiale tandis que l'Inde a stagné.
Comme disait le bon camarade Georges Marchais en son temps, il ne faut pas faire d'anticommunisme primaire. Le marxisme revisité des Chinois n'est pas à jeter à la poubelle sans examen (La réduction de la pauvreté en Chine est "un exploit sans égal dans l'histoire de l'humanité", indique le SG du Parti communiste britannique (INTERVIEW)_French.news.cn (xinhuanet.com)). En ces temps lugubres en Occident, où règne une police de la pensée pour l'heure encore infantilisante, il est nécessaire de voir ce qui se fait ailleurs.
Pourquoi Deng Xiao Ping a-t-il réussi là où Gorbatchev a échoué? Le verdict de l'Histoire est sans appel. L'un a tourné le dos à l'Occident, tandis que l'autre a voulu s'y amarrer. On ne peut pas vouloir s'intégrer à une civilisation dirigée par une entité dominante qui confond puissance et arrogance.
La théorie de la Justice de Rawls, excellemment résumée par Jean, est devenue
le paradigme incontournable dans ce domaine.
Il persiste néanmoins quelques interrogations:
-est-il vraiment possible de faire abstraction de sa situation personnelle, comme le postule le principe du "voile d'ignorance" ?
- même si l'on admet que l'égalité parfaite est un objectif asymptotique donc inatteignable par définition, l'on constate un échec persistant à résorber la pauvreté, notamment dans les pays riches. Au niveau mondial, elle semble être en régression du fait du développement, mais cela s'accompagne d'une majoration des inégalités.
-comment lutter au plan local contre une finance globalisée ,polymorphe et interconnectée, aussi bien d'origine états-unienne que chinoise, mais également européenne et française ( cf. VW, Deutshe Bank, Total,Pinault ...)? Sans parler des paradis fiscaux.
La question reste encore pendante en l'absence d'un contre-poids satisfaisant à cette hégémonie.
L'inégalité est consubstantielle au capitalisme et n'a pas à être condamnée dès lors qu'elle permet l'émulation. "Le capitalisme répartit de manière inégale la richesse, le socialisme répartit de manière égale la pauvreté", avait constaté en son temps Churchill. Mais le système devient pervers lorsqu'une minorité parvient à se transformer en une ploutocratie qui cherche à influencer voire à diriger le pouvoir politique.
L'immigration est peut-être favorable aux pays d'accueil, mais uniquement si ceux-ci conservent la capacité d'assimiler les immigrants. Ainsi, elle n'a été favorable ni à l'Empire d'Orient, ni aux Indiens des 2 Amériques, ni aux Palestiniens. Le premier a été littéralement englouti par les Ottomans, les Indiens, tant ceux du nord que ceux du sud, ont été "génocidés" et les Palestiniens ont fait les frais de la délirante politique anti-juive européenne. La moindre des choses eut été de les indemniser, mais la mauvaise conscience européenne est à géométrie très variable. Quant à la France contemporaine qui subit une massive immigration musulmane, elle est de plus en plus sommée d'accepter les revendications d'une population pour qui les commandements religieux passent avant les "valeurs de la République". A vrai dire, je ne critiquerai pas trop ces migrants, car les dites "valeurs de la République" cachent l'émergence d'une dictature des juges (le fameux Etat de droit), lui-même cache-sexe de l'extraterritorialisation du Droit US dont l'objectif est d'assurer la mainmise des multinationales sur les vieilles et décaties nations européennes (commerces de proximité et restos de quartier doivent disparaître au profit de sociétés cotées en Bourse qui assureront l'essentiel ! du commerce et de l'alimentation. Merci qui? merci Covid).
Quant à la Chine, elle a eu la grande sagesse, surtout d'ailleurs depuis Xi ji Ping, de fermer la porte au capitalisme financier et d'orienter l'économie vers un capitalisme d'investissement. Tout yuan investi doit obligatoirement l'être dans l'économie réelle et non dans les produits spéculatifs qui ne génèrent aucune richesse. L'Occident, si friand de démocratie, oublie que c'est le Chili de Pinochet (installé au pouvoir par la CIA) qui a servi de terrain d'essai à la dérégulation, lui-même père du néolibéralisme. A terme, et on le voit avec la dictature sanitaire actuellement en cours, c'est tout l'Occident qui risque de devenir un Chili des années 1970.
Mais la Suède résiste...
L’équité, c’est l’égalité avec une juste dose d’inégalité. Le concept est au cœur de la “Théorie de la justice” de John Rawls. Le philosophe américain cherche à penser une société juste. Pour cela, il met en place une fiction, le voile d’ignorance. Imaginons que nous soyons tous des parlementaires. Nous devons décider des règles selon lesquelles nous allons vivre mais – la condition est capitale – nous ne savons pas quelle place nous occuperons dans la société (riche, pauvre, bien portant, malade...). Quelles règles édicterons-nous ? choisirons nous logiquement deux principes de base, qui ensemble forment l’équité..? Le premier principe déclare que chacun a droit au plus grand nombre de libertés fondamentales compatibles avec un ensemble de libertés pour tous. Nous avons tous droit à la vie, à la libre expression, à la propriété, etc., à condition que ces libertés n’empiètent pas sur les libertés d’autrui : notre droit légitime à la propriété ne nous autorise pas à voler ce que vous possédez, ni notre droit de nous exprimer à vous insulter. Autrement dit, chacun est libre mais ces libertés vont parfois à l’encontre des libertés d’autrui. Or, nous devons tous être égaux quant à ces libertés..? D’où le second principe. Cette seconde règle admet des inégalités. Il est normal que certains possèdent plus que d’autres, notamment parce que cela favorise la volonté d’entreprendre. Toutefois, ces inégalités doivent être au bénéfice des membres les moins avantagés de la société. Elles doivent aussi être attachées à des fonctions et positions ouvertes à tous dans des conditions d’égalité des chances. Ainsi, il est juste qu’un chef d’entreprise gagne davantage que ses employés et ouvriers, dans la mesure où cela l’encourage à entreprendre, permettant ainsi aux employés et ouvriers d’avoir du travail. Mais si les gains de l’entreprise se font au détriment des travailleurs, l’inégalité de salaire du patron est il injuste..? Pour le dire plus concrètement, un employeur qui améliore la situation de son entreprise en gagnant de nouveaux marchés mérite d’avoir un salaire plus important que d’autres collaborateurs. Mais s’il accroît les performances de son entreprise en licenciant du personnel, son avantage salarial est inéquitable car les membres les moins avantagés de la société sont lésés. Dans la même perspective, peut on condamner le népotisme : octroyer un poste à un proche ou fausser un appel d’offre est inéquitable, car c’est empêcher toutes les personnes susceptibles de proposer leur candidature ou leurs services de le faire. Ces deux principes peuvent paraître exagérés : trop égalitaristes, diront les uns, trop élitistes, répondront les autres. Mais avant de porter sur eux un jugement définitif, souvenons-nous de la clause du voile d’ignorance : faites comme si vous ne saviez par quelle place la vie nous réserve.
Tous les économistes, alors qu' habituellement pour 3 économistes il y a 4 théories différentes, s'accordent pour dire que l' immigration est favorable au dévoloppement des pays d'accueil , cela sous des délais relativements courts de l'ordre de quelques années.
Par ailleurs, il est vrai qu'il ne faut pas verser dans le manichéisme et assimiler la Chine à l'Empire du Mal et qu'il est en outre parfaitement illusoire pour l'occident de songer seulement à infléchir sa politique intérieure.
En revanche il est manifestement contradictoire et donc incohérent de soutenir simutanément les idées suivantes:
- d'être un thuriféraire la Chine , car elle est en passe de devenir la première puissance économique mondiale ( ce qui est incontestable) et donc par là même le fer de lance du capitalisme financier, surtout dans un contexte de mondialisation.
-de condamner concomitament ce même capitalisme financier du fait des inégalités qu'il génére, ce qui ne fait également aucun doute.
Bien que ces deux propositions soient également valides, il n'est pas logiquement acceptable de se montrer favorable à la Chine et hostile aux capitalisme financier, alors que la première est sur le point d' accéder à la quintessence de la finance mondiale, laquelle est acconpagnée de son cortège d'effets délétères.
Evidemment, liberté de conscience et liberté d'expression sont essentielles. Mais n'est en rien essentiel l'asservissement consenti à une puissance étrangère qui, certes, se revendique de ces principes, mais dans les discours uniquement. Dans la réalité, cela se traduit pour les Européens par l'acceptation de l'extraterritorialité du Droit de cet Etat (les USA), et la soumission à ses obsessions géopolitiques (par OTAN interposée). De plus, l'argumentation raisonnée y a été remplacée par une sorte de "morale" dont l'effet est d'introduire la guerre de race et de "genre". Quand on sait ce qu'a donné l'application de lois raciales en Europe au siècle dernier, il serait du devoir de chacun de refuser l'alliance avec un tel Etat.
Il ne peut y avoir d'Etat de droit que dans le cadre d'un Etat souverain. Est souverain un Etat qui précise qui en est citoyen et qui ne l'est pas. Est souverain un Etat qui définit ce que doit être la politique d'assimilation pour ceux, venus de l'étranger, dont il accepte la présence. Le droit à la migration ne peut en aucun cas dériver vers un droit à l'installation. D'autant qu'il y a, à l'heure actuelle, 67 millions de migrants et de déracinés dans le monde (pour une bonne part provoquée par les guerres de l'Occident). La douloureuse question d'égale dignité pour tous les êtres humains ne peut se régler qu'au niveau international. Il est vain et stupide de traiter la Chine comme un ennemi, d'autant que cet Etat réussit à tisser des liens privilégiés avec un nombre croissant de pays d'Asie, d'Afrique, d'Amérique Latine et même d'Europe. Serait-ce sur le conseil chinois, que l'Italie commence ce à parler de l'annulation de sa dette, refusant par là de devenir une nouvelle Grèce? La Chine est certes une autocratie mais l'Occident n'a ni les moyens, ni la légitimité pour imposer un "regime change" à ce pays.
Penser le monde ensemble m'apparaît également primordial.
Selon Aristote, le principe de non contradiction, à la source de la logique, s'exprime ainsi: la même chose ne peut être et ne pas être selon le même rapport.
C'est ce dernier terme qui est souvent oublié et à la source de simplifications abusives.
Concernant les libertés publiques cela s'applique également:
- un état de droit est bien sûr indispensable pour que leur respect soit assuré.
-cependant il n'est nul besoin que cet état soit monolithique et il peut présenter plusieurs échelons de la commune à la confédération. L'on constate d'ailleurs que les formes fédérales sont souvent plus propices aux libertés. de plus de instances supranationales ont une action non négligeable dans ce domaine, Conseil ( comme le Conseil (non l'Union) de l' Europe, dont la cour des Droits de l'Homme siège à Strasbourg.
-comme tout détenteur de pouvoir, l'état censé défendre les libertés, est souvent le premier à les bafouer. Il importe donc, selon la théorie de Montesquieu, d'assurer l'indépendance des pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire, d'assurer le développement de contre-pouvoirs ( presse, associations...), and last but not least de veiller scrupuleusement à la défense de la liberté d’expression.
Absolument, maître Bernard.
C'est vrai que j'essaie de rester dans le réel, même s'il est vrai qu'il apparaît d'une extrême complexité. Or, ce qui est complexe doit être simplifié. Indépendance, isolationnisme, séparatisme? Voyons les faits: "0.7% de la population mondiale détient 45.9% des richesses (source Forbes) et la crise du Covid a encore renforcé les écarts. Les plus riches sont sauvés par les banques centrales alors que les populations héritent de dettes pharaoniques. C’est le plus grand casse du siècle", selon Nicolas Chéron, un stratège financier.
C'était la même chose en 2008, les pauvres se sont faits plumer et 12 ans plus tard, Obama s'étant contenté de faire de beaux discours sur la "moralisation du capitalisme", un grand nombre d'électeurs US ont voté Trump et....lui sont restés fidèles !
Ce sont les "premiers de cordée" qui mènent le monde au chaos, ils ont, cyniquement, remis au goût du jour, la théorie de la lutte de classes (Warren Buffet entre autres) en affichant leur réussite par la privatisation des profits et la socialisation des pertes (subprimes, covid, guerres impérialistes financées par l'impôt). Il va sans dire que l'Occident, en s'en remettant à de tels personnages, creuse sa tombe. Le capitalisme s'enlise lorsqu'il devient une économie de prédation.
Le plus souvent, le réel correspond à l'idée qu'on se fait...de la réalité. Car tout est perçu et interprété, l'est en fonction de sa subjectivité, laquelle nous appartient en propre et constitue ce qui ne peut être partagé. Les idées naissent de ce travail d'interprétation et comme elles sont susceptibles d'être formulées rationnellement, elles peuvent être diffusées et discutées en se fondant sur des arguments.
Est libre, celui qui ne se laisse intimider par personne. L'intimidation a pour but la culpabilisation (le repentir), puis la manipulation (dont l'effet est l'acceptation de ce qui relève d'une croyance) et ouvre la porte à la menace pour les récalcitrants. Autant dire au système de parti unique. L'attachement à la démocratie implique un devoir de vigilance et le refus de tout préjugé. Toutefois, la démocratie n'est possible qu'au sein d'un groupe politiquement constitué (pays, nation, fédération). Il ne peut y avoir de démocratie abstraite s'étendant à toute l'humanité. La logique de l'Etat, en tant que source d'autorité pour ses citoyens, ne peut, dans l'état actuel des choses, être dépassée.
Comme souvent, il est plus facile d’appréhender une notion par une approche négative plutôt que positivement. Dans le cas de la liberté, la négative correspond à: lutter contre l'aliénation et l'asservissement, faire tomber les chaines. Toutefois une définition positive me semble possible qui serait : une ouverture du champ des possibles par un accroissement de complexité. Ceci implique en effet d'avoir une représentation du monde le plus possible indexée sur le réel, pour éviter de sombrer dans l'illusion, voire dans un délire hallucinatoire, mais cela sollicite également nos capacités imaginatives et créatrices. Au demeurant, la liberté requiert dans tous les cas une coopération entre l'espace de l'agir et celui des idées.
L' action est souhaitable dès lors qu'elle se fonde sur une analyse raisonnée de la situation. Car une société humaine est en évolution constante, les sociétés urbaines évoluant cependant beaucoup plus rapidement que les sociétés rurales; les unes voulant privilégier l'innovation, les autres étant plus respectueuses des traditions. Serait-ce à dire que les unes sont plus enthousiastes, alors que les autres, fatalistes, renoncent à ce que ne serait à leurs yeux qu'une effervescence momentanée de l'humeur? Mais agir, c'est vivre, contempler, c'est se morfondre et accepter une certaine servitude.
Qu'est-ce que la liberté? Nul ne peut la définir, et il vaut donc mieux travailler à la désaliénation et à l'émancipation. "Gouverner, c'est faire croire", avait fort justement constaté Machiavel. Il ne faut donc jamais s'en remettre à ce qui relève de la croyance, source d'aliénation et d'asservissement. Un auteur du XXe siècle, Günther Anders, avait noté "qu'on n'évalue pas une idéologie aux réponses qu'elle apporte, mais aux questions qu'elle évacue". Dès lors, il faut privilégier l'étude des thèmes qui sont occultés ou avilis par le spécieux discours officiel, en gros tous ceux qui répondent à l'appellation populiste ou conspirationniste, et on comprendra comment nous sommes manipulés.
La résignation et certes une forme de passivité, mais l'action est-elle toujours souhaitable? Les stoïciens estiment que le renoncement est bénéfique non seulement parce qu'il ne faut pas attenter à l'ordre du monde, mais aussi parce qu’il est absurde et source de frustration de s'opposer à ce que l'on ne peut pas modifier. Cependant la frontière entre ce qui dépend de nous, ou pas, est floue et l'on sait bien qu'il y a des "prophéties autoréalisatrices". Pour autant qu'il me semble indéniable que nous sommes confrontés à des lois de la nature intangibles ( du moins pour un univers donné), ainsi qu'à des invariants structurels; leur connaissance et leur maitrise nous permet alors d'élargir le champ des possibles et de déployer notre liberté. Comme dit Francis Bacon: c'est en obéissant à la Nature qu'on peut lui commander et c'est ainsi que peut s'établir une dialectique créatrice entre la contrainte et la liberté.
Par ailleurs, même s'il est acquis que nous ne devons jamais céder sur notre désir (Lacan), il importe de connaitre les forces à l’œuvre dans notre psychisme sans toutefois les refouler, pour mieux pouvoir les moduler et pouvoir ainsi plus aisément tendre vers un fonctionnement plus harmonieux et pourquoi pas vers l' accomplissement (autre nom pour le bonheur). Dans ce sens, il me semble que la pléonexie, càd la quête insatiable, frénétique et addictive du toujours-plus, constitue un obstacle majeur à cette visée, celle-ci pouvant également être appelée sens ou télos dans le jargon philosophique.
La résignation est une forme de passivité. Elle découle d'une attitude de lassitude face au monde, au sentiment que rien ne justifie un engagement car il serait source de conflit. L'indifférence à son égard est donc ce qu'il y a de plus sensé. Ni regret, ni remord ne viennent perturber l'humeur du résigné, car ce qui relève de la fatalité est son seul horizon.
Accepter un renoncement, signifie qu'on avait le choix entre cette acceptation et le refus. On ressent un enthousiasme, mais pour concrétiser ce qu'il laisse entrevoir, le risque à prendre semble trop important, l'effort trop lourd et, pense-t-on alors, le jeu n'en vaut pas la chandelle. Parfois, on regrette par la suite une telle attitude, mais le plus souvent lorsqu'il est bien trop tard pour réagir.
L'époque actuelle ne se prête ni à la résignation, ni au renoncement, ni au simple souhait qui resterait à l'état d'aspiration. Elle nécessite l'émergence d'esprits vigoureux qui sauront redonner une ambition à des sociétés déboussolées, et ce, en évitant le piège tendu par les idéologies. Celles-ci, par leur prétention à dire la vérité, sont toujours sources de frustration et d'aliénation.
Il n'y a pas de fatalité au renoncement. A l'heure actuelle, vue la guerre que l'oligarchie nous mène sous prétexte sanitaire, aucun renoncement n'est envisageable.
"Ce n'est pas la défaite mais l'acceptation morale de la défaite qui fait du vaincu un esclave". R. Aron en 1940 (le nazisme avait été, lui aussi, financé par l'oligarchie mondialisée de l'époque).
Ce qui était « de fait » ne l’est plus...La succession de maillons qui composent notre vie, s’enchaine les uns aux autres par une question qui n’a que deux choix : s’engager ou renoncer...Jean