Poser cette question, c'est poser la question du mal, expression même de l'inhumanité de certains individus. Celui-ci ne pourra jamais être éradiqué, mais on peut le questionner pour en amoindrir ses effets. "Le mal est la racine par laquelle la philosophie a poussé" affirme Suzan Neiman, dans son ouvrage "penser le mal". Le mal est autant celui du fanatique qui tue pour imposer ses idées, que de l'idéaliste, qui accepte naïvement de mourir pour espérer voir triompher les siennes. L'un et l'autre consentent d'être les victimes de pulsions, d'impulsions et de passions. Il serait donc souhaitable de s'en remettre à la raison pour tempérer les instincts. Ce serait retrouver et faire confiance à la part de divinité dans l'homme. Ainsi Hegel, dans "Leçons sur la philosophie de la religion", indique:
"Il ne peut y avoir deux sortes de raison et deux sortes d'esprit, non pas une raison divine et une raison humaine, non pas un esprit divin et un esprit humain; La raison humaine, la conscience de son essence, c'est la raison en général, le divin en l'homme". Trop peu nombreux sont ceux qui acceptent de lier leur destin à la raison, ils ont bien tort, car le diable, si tant est qu'il y ait un dieu et un diable, a placé l'émotion au coeur de l'esprit humain. Celui qui s'en remet à ses émotions et néglige la divine réflexion, va d'échec en échec.
Etre humain, c'est être rationnel ce qui permet d'être raisonnable et donc d'éviter de sombrer dans l'inumanité.