En réalité, lorsque l'effet s'est produit, il est inutile de se poser la question de savoir ce qui a produit l'effet, mais il convient plutôt de s'interroger sur la manière dont l'effet produit va être la cause de nouveaux développements. Ainsi, pour reprendre l'exemple du malheureux passant qui s'est pris un tuile sur la tête, s'il s'en tire avec une simple blessure, il va certainement se poser nombre de questions qui n'auraient pas effleuré son esprit sans cet évènement. Maintenant, il se sait mortel, il vient d'en faire l'expérience; il va peut-être s'interroger sur ce qui est essentiel et ce qui est accessoire, sur la finalité à donner à son action dans la Cité, il va peut-être renoncer à un achat qui lui apparaîtra come superflu, il portera un autre regard sur sa famille et ses proches.
Chaque événement devrait inciter à la réflexion, et non à la lamentation (pourquoi cela s'est-il produit?). Cette manière d'être, réfléchir plutôt que gémir, est particulièrement nécessaire à notre époque où sévit la concurrence victimaire. Je gémis, donc je suis. Car ainsi, je suis "éveillé" (le fameux mouvement Woke venu des maléfiques USA). Et celui qui ne compatit pas est un affreux populiste, complotiste, etc...
Car l'"homo occidentalis", ou ce qu'il en reste, est déchristianisé. Mais il a gardé le pire du christianisme, le penchant à la contrition et à l'auto-flagellation, qu'en novlangue néolibérale, on nomme repentance. Quelle en est la cause? Monsieur Z. qui en ce moment fait la une des journaux, a son analyse. Mais on se moque bien de la cause, il faut forger les instruments qui nous permettront de sortir de cet affligeant état de dépendance mentale à une moraline putride. Ainsi, nous serons de nouveau un pays fier, entreprenant et audacieux. Sinon les victimes auto-proclamées d'aujourd'hui seront les bourreaux de demain.