Etre gouverné? Tout dépend par qui.
"La manipulation consciente, intelligente, des opinions et des habitudes des masses joue un rôle important dans une société démocratique. Ceux qui manipulent ce mécanisme social imperceptible forment un gouvernement invisible qui dirige véritablement le pays". Edward Bernays, "Propaganda", paru aux USA en 1928.
Un tel constat reste d'actualité. On n'est jamais libre lorsqu'on est manipulé, même si les politiciens excellent dans l'art de nous faire croire que l'on est libre. Et donc que l'on acquiert mécaniquement un comportement dit responsable. Ce qui, pour les gouvernants, signifie un soutien sans faille à ce qu'ils font et une approbation inconditionnelle à ce qu'ils disent.
Ainsi, en toute bonne foi, le plus grand nombre considère comme vraies, les affirmations selon lesquelles les bombardements d'une certaine organisation militaire en Libye, en Serbie et ailleurs ont eu pour effet de favoriser les droits de l'homme et la démocratie. Une incitation de cette même organisation envers un pays européen à ne pas respecter les accords qu'il avait lui-même signé, est considérée comme insignifiante. Qu'un voisin de ce pays, au bout de plusieurs années de provocation, finisse par s'en irriter est par contre condamné avec la plus vive énergie.
Une guerre, pourtant, n'est jamais une bonne solution, car elle génère de nouveaux problèmes et engendre de nouvelles querelles. Un pays, gouverné en son temps par un président-philosophe, l'avait bien compris. Si un désaccord apparaît, il faut le régler à l'amiable. Ce fut ainsi que, de la Tchécoslovaquie, naquirent la Tchéquie et la Slovaquie. Mais cela n'avait pu être fait dans le calme que parce que la fameuse organisation militaire n'était pas intervenue. Un bon gouvernant est celui qui assure la liberté et la sécurité de ses citoyens, le tout dans le cadre d'un Etat souverain, le seul à même de pouvoir prendre des décisions.